Les Chemins de Porquerolles

Un choix de textes sur l'île de Porquerolles


Plan de la Rade de Port Cros 1734

         Cet extrait d'un plan de la rade de Port Cros est daté de 1734, Il a été réalisé à la demande du "Grand Prieur".
titre de la carte du prieurQui était ce personnage ? Nous le retrouvons dans l'ouvrage d'André ZYSBERG : "Les galériens" Editions du Seuil 1987 p 355
          "La charge de général (des Galères), devenue exclusivement honorifique après la retraite du duc de Vivonne en 1680, est exercée depuis la fin de l'année 1718 par un godelureau de 16 ans Jean Philippe, chevalier d'Orléans, bâtard légitimé du Régent. Ce jeune homme, qui aurait pu se contenter de paraître une fois l'an à Marseille pour recevoir sur la réale les compliments de messieurs les capitaines, puis s'en retourner à la Cour, prend ses fonctions très au sérieux. Il se familiarise avec le "mesnage" des galères, apprend les bases de la navigation et les exercices de commandement. des galériens
           Le chevalier d'Orléans se fait même élire grand prieur de France, car il n'est pas concevable dans son esprit qu'un général des galères ne soit pas également grand dignitaire de l'ordre de Malte. D'ailleurs, ses officiers, qui semblent adorer ce chef aussi zélé, auquel ils doivent la résurrection de leur flotte, ne l'appellent pas autrement que "Monsieur le Grand Prieur"... Appliqué, consciencieux, réglant parfois lui-même les moindres détails d'intendance, il semble le contraire d'un général d'opérette, ce qui ne l'empêche pas d'être imbu de sa personne et de ses prérogatives, et intraitable comme il se doit sur les questions de préséance. Le roi lui donne du "mon cousin", et le secrétaire d'État à la Marine s'adresse à lui avec beaucoup de déférence. C'est grâce à son entregent que la flotte des galères répare ses misères les plus criantes, reçoit des fonds pour habiller les chiourmes et mettre en chantier de nouveaux bâtiments, dont une magnifique réale, que le grand prieur étrennera lors d'une mémorable promenade sur la côte italienne. Si le corps des galères est renfloué, les crédits d'armement ne sont accordés qu'au compte-gouttes, et parmi les quinze unités de la flotte, quatre à six seulement sont capables de prendre la mer. Ce sursis dure tout de même trente ans... Les premières campagnes (depuis la faillite des années 1710) coïncident avec l'entrée en charge de Jean-Philippe d'Orléans, et sa mort, qui survient le 16 juin 1748, est suivie, trois mois plus tard, de la liquidation du corps des galères de France."
          Les Galères fréquentaient encore à cette époque les îles d'Hyères. On remarquera sur ce plan, très précis, avec les sondes en pieds, l'emplacement de la "carcasse d'un vaisseau du Roy", il s'agit, selon toute vraisemblance, de l'épave de la "Baleine", coulée par les Anglais en 1710.
Carte du prieur