Les Chemins de Porquerolles

Un choix de textes sur l'île de Porquerolles


Population de Porquerolles en 1850

Mémoire militaire, chapitre 6
Génie Direction de Toulon, Place d'Hyères
statistique 15 septembre 1850


           A notre avis, la place de Porquerolles doit comprendre toute l'île ; nous allons traiter la statistique dans ce sens.
           La population de l'ile se décompose en quatre classes qui sont : 1° de 150 personnes nées dans l'ile. 2° de soixante ouvriers étrangers travaillant constamment à la fabrique de soude. 3° d'une vingtaine d'ouvriers employés par l'état. 4° d'une compagnie de vétérans et d'un dépôt de convalescent variant de 50 à 80.
           En résumé la population civile se compose de 320 habitants dont 140 en état de porter les armes.
           L'esprit public y est tranquille mais avancé ; la population, plutôt industrieuse que laborieuse, est dans l'aisance, grâce à l'argent que laissent dans le pays, la garnison, la fabrique et les travaux du génie.
           Il existe dans l'ile, un menuisier, un forgeron, une dizaine de maçons, trois boulangers, deux bouchers, un tailleur, trois cordonniers, trois maîtres pécheurs, cinq épiciers ou marchande de vin, deux auberges et une petite église. L'état y entretient un prêtre et un aide major avec son ambulance. Une grande partie des habitants est capable de conduire un bateau à la voile. Le village se compose de soixante-quatre maisons, non compris les bâtiments militaires. Toutes ces maisons renferment plusieurs chambres et une moitié est élevée d'un étage. Chacune peut loger l'un dans l'autre deux militaires au moins. Dans l'intérieur de l'ile, il existe une dizaine de bastides ou habitations de fermiers et une fabrique de soude avec quelques logements d'ouvriers autour ; cette fabrique occupe une centaine de personnes, tant de l'ile, qu'étrangers.
           On trouve autour de Porquerolles, des écuries pour pouvoir placer une vingtaine de chevaux. Il y avait, autrefois, un moulin à vent près du château, mais il est en ruines et abandonné depuis longtemps.
           L'ile produit en vins, la moitié de sa consommation environ ; elle contient soixante hectares de vignes. Il y a sept hectares de terres à blé appartenant à des particuliers et dix-neuf à l'état qu'il loue aux habitants. La production totale et de 200 hectolitres de blé ou avoine. Le surplus des aliments nécessaires à la vie y est apporté du continent.
           On a creusé plusieurs puits et l'on trouve en beaucoup d'endroits l'eau de bonne qualité en creusant à 4 mètres de profondeur dans un terrain de schiste dur dans les pavements se tiennent presque verticaux sans le secours des maçonneries. Les puits et sources existant suffiraient pour un régiment d'infanterie et un escadron.
           La majeure partie du terrain est couverte de bois de pins qui peuvent donner et au-delà tout le bois nécessaire à la défense et au chauffage. On peut extraire du moellon sur presque tous les points de l'ile et le sable se trouve en abondance au bord de la mer. On ne trouve ni pierre à chaux ni pierre de taille.
           Les moyens de transport que l'on peut réunir sur les lieux sont sept charrettes attelées chacune de deux mulets ou chevaux et cinq bateaux de pêche jaugeant chacune trois tonneaux métrique environ. Il y a aussi une dizaine de boeufs ou vaches pour la culture.
           Les contributions sont de -- foncier 1678 F,69 -- bâtiments 1395,30 -- personnelle et mob. -- 407 F,34 -- poids et mesures 14 F,16 -- chambre de commerce 24F,31
           Il n'existe dans l'ile, aucune cause qui puisse nuire à la santé ; aussi le sang y est beau et les habitants atteignent généralement une grande vieillesse.
           Porquerolles 15 septembre 1850
           Le Capitaine du génie signé : illisible