Carte du "Fort de l'Etoile" fin 17ème siècle
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Cette carte est contemporaine de celle de Phélipeau, mais avec'un graphisme et avec des relevés de terrains différents, mais tout aussi approximatifs.
Il s'agit d'un projet de défense prévoyant la construction de 3 forts ou ouvrages fortifiés pour renforcer la défense autour de la petite passe. En plus du fort du Langoustier, appelé ici Tour de l'Eminence et celui de l'île du petit Langoustier, on trouve le Fort de l'Etoile "l'Estoille" à l'extrémité de la presqu'île, nous en donnons ci contre le dessin, il était très ressemblant au Fort du Petit Langoustier, puis, au passage le plus étroit de la presqu'île un ouvrage défensif (à faire) et, dominant le mouillage, un autre fort marqué également à faire. ce projet défensif est assez clair, le Fort de l'Eminence est un peu loin de la petite passe pour être efficace afin d'en interdire le passage, le fort de l'étoile aurait permis de placer des canons au ras du rivage.
Le fort à la gorge de la presqu'île avait pour but de contrecarrer une attaque par la terre, et le fort "à faire" devait protéger l'ensemble, notamment s'il était nécessaire d'évacuer la presqu'île, un plan très similaire sera envisagé vers 1850 mais restera également à l'état de projet.
Le projet restera dans les cartons et, probablement par manque de crédits, la défense de l'île ne sera pas renforcée. Une attaque anglo-hollandaise en 1707, ayant pour but de s'emparer des îles afin de servir de base arrière lors du siège de Toulon réussira facilement, seuls quelques gardes étaient en garnison dans les forts. Après la bataille, le projet du fort de l'Etoile sera repris sous une forme différente: le "camp Louis XIV" On construira une enceinte étoilée, avec des murailles de l'ordre de deux mètres de haut, avec un glacis vers l'extérieur. elle pouvait abriter un grand nombre de canons et aucune tour ne sera construite, celle prévue sur la carte était déjà obsolete lors de la rédaction du projet. Il n'est pas sûr que cette enceinte ait été pourvue de canons. Les Traités d'Utrecht (1713) qui mettaient fin à la guerre de succession d'Espagne ont ouvert une période de paix qui rendait l'entretien des fortifications inutile. Ce fut une période noire pour l'arsenal de Toulon, mais bénéfique pour les populations civiles.
La carte donne une représentation de l'île en perspective, en particulier au niveau de la "Tour de Porqueyrol", où se trouve le seul chemin représenté. Le cartographe qui a mis les noms de lieu était un méridional, les vents de la rose des vents sont provençaux. Il emploie Caux pour Cap. En partant du "Port du Lingoustier", le mouillage que l'on voulait défendre, on trouve sans surprise le "caux Rousset", la "plage bon" qui deviendra le bon renaud, puis la pointe prime, le port de Maubousquet, c'est le mouillage, abrité du mistral, qui se trouve à l'ouest de la rade de Porquerolles, le "port de Porqueyrol", mouillage à l'emplacement de la jetée actuelle. la plage de la Coourtade est appelée "plage du jardin" Il y avait donc là quelques cultures maraîchères avec un point d'eau représenté sur la carte. Ensuite il y a la Tour de la Licastre, la plage Notre Dame, la Pointe des Mèdes (et non de la meude) et, côté est, une baie est nommée "Le nauceou". Aucun nom n'est indiqué sur la cote sud, elle ne devait pas présenter d'interet pour les militaires! Les îlots du grand et du petit Sarranier sont appelées de leur ancien nom : "les Seireines". il faut arriver jusqu'au cap d'Armes, appelé 'Caux d'Armes" pour retrouver un cap identifié.